Mon café à la fraîcheur de l'aurore.

Ce qui m'a rendue heureuse, c'est assez ancien en fait, c'est un moment passé quand j'étais toute petite, je devais avoir quatre ans, et je n'étais pas à l'école, je ne sais plus pourquoi, ma mère m'avait laissée jouer seule dans un coin du jardin, je faisais rouler une boîte en fer blanc sur un sol en ciment, je me souviens de tout, de la lumière, du bruit sur le ciment qui était recouvert de sable, de mon plaisir à être seule, chauffée par le soleil, ma première sensation d'exister vraiment...

2 jours passés avec ma filleule, à partager des moments de complicité, voir horton au cinéma, courir derrière un camion poubelle, manger des oeufs en chocolat...

Mon époux.

Après une rupture, la perspective d'emménager tout bientôt, seule, dans mon nouvel appartement, d'aller de l'avant, de gérer ma vie comme je l'entends, de gagner en indépendance, liberté, et d'apprivoiser la solitude pour pouvoir en ressortir quelque chose de fécond.

M'endormir le soir en écoutant la pluie tomber... Regarder et écouter l'orage gronder en étant bien au chaud ! Manger du chocolat, rester dehors toute la journée en été, passer toute la journée à me balader, prendre des photos, suivre une série que j'aime du début à la fin, déjeuner en terrasse, inventer des recettes, les déjeuners de fêtes en famille qui durent tout l'après-midi, l'esprit du mois de décembre : décorer le sapin, chercher des cadeaux, ouvrir encore les petites fenêtres du calendrier, sortir avec mes amies, faire des projets et arriver à les réaliser, voyager découvrir ses propres goûts en expérimentant d'autres habitudes, prendre le temps de dessiner, arriver à la fin d'un livre et la petite minute de battement avant le retour à la réalité, écouter de la musique et danser, l'air satisfait de mon chat... etc.

A l'instant, déguster une mangue bien mûre, et la partager avec ma collègue.

Ce qui me rend heureuse, c'est l'explosion intérieure... et la fureur de vivre...

Pendant ma pause de midi, après avoir dégusté une demie gauffre de Liège près de la Grand place, je retourne au bureau, ferme les yeux dix minutes, et écoute un oiseau chanter. Ça masque le bruit des ordinateurs en veille, et me transporte avant l'heure chez mes parents à la campagne, où je retourne ce week-end. Vivement demain dans les bois avec mes soeurs, après avoir respiré le smog citadin toute la semaine!

Ce qui me rend heureuse, c'est qu'il y ait des gens gentils comme toi !

La naissance de mon fils !

Ce qui m'a rendue heureuse, c'est d'avoir une petite cousine.

Une rupture. Nécessaire. Un soulagement... Je souffle. Voir les gens qui sont vraiment là pour moi, et qui eux, resteront.

Ce qui me rend heureuse, c’est de voir les premières dents de mon neveu.

Aimer me rend heureuse.

La perspective d'une belle soirée vendredi avec El Miguelo, qui se reconnaîtra, et les orchestres tziganes.

Un de mes moments heureux : la naissance de mon fils et plein d’autres, tous les jours, on vit un moment heureux, rien qu'un sourire de quelqu’un dans la rue en est un !

Quand au travail je commence à me sentir tendue, faire un exercice de la pause de 90 secondes. Faire un voyage au pays du sourire, l'arbre, le chat, ou d'autres exercices tout aussi farfelus me redonne immédiatement la pêche, et surtout permet de prendre du recul et de relativiser sur ses petits maux quotidiens !

Les soirées, m'imprégner de la musique et ne faire qu'une avec elle, danser et me sentir pleinement moi, les rencontres... Les retours à 5h00 du matin en taxi, enlever mes bottes à talons pour marcher plus comfortablement... Et puis me réveiller un samedi ensoleillé d'humeur joyeuse, sans la gueule de bois, avec une petite fatigue, mais aussi avec tous les souvenirs de la veille qui remontent à la surface. Et... Me dire que le week- end ne fait que commencer, et que tout ce qui peut m'arriver n'est que bonus à cette belle soirée...

Hier, un grand verre de lait frais, avant de m'enrouler dans ma couette, avec une bouillotte, et regarder un bon film que je n'avais jamais vu: l'Elephant man de David Lynch. Le courage et la gentillesse exemplaire de John (Joseph) Merrick, malgré toutes les épreuves qu'il traverse et les cadeaux que la vie ne lui a pas fait... Son cri du coeur Non, je ne suis pas un éléphant, je suis un homme, un humain face aux badauds curieux et/ou malveillants m'a fait verser une larme. Très beau film. La beauté dans la douleur.